Quelque nouvelles des étudiants en échange

Shanghaï ca fait peur, c’est trop grand, c’est beaucoup trop grand, y’a pas un pet de campagne à 2 heures de métro plus une 1 heure de train, c’est impossible de sortir d’ici, ca me manque la campagne, juste un petit bout d’herbe où s’allonger, un bout d’herbe avec un ciel et de l’horizon, pas des tours gigantesques à chaque coin de nuage.
Chloé a raison, Paul ne nous incite pas beaucoup au travail, surtout à réfléchir, mais en ce qui me concerne, je ne me suis jamais senti aussi productif, Shanghaï me fait me replier sur moi-même, sur mes pensées, mes ambitions, mes envies, et j’ai envie de travailler tout le temps, parce que la ville est trop grande, alors je me concentre sur moi, et je peins beaucoup, dès que je peux, je lis entre temps, j’écris aussi, un de ces quatre je me mettrais au chant. C’est étrange de se sentir évoluer si vite, dans un lieu si génialement hostile, impossible de savoir si Shanghaï fais du bien ou pas, en tout cas la ville est vivante, quoique un peu trop, juste un peu moins de vie, ce serait pas mal.
Suzhou c’était agréable, ca fait presque la taille de Paris, mais on se sent ailleurs, presque le champ d’herbe par moment, le ciel a pas d’immeubles par moment, ca c’était agréable, et puis il y avait des traces du patrimoine historique chinois, parce qu’il n’y en a pas dans le centre de Shanghaï et le centre de Shanghaï c’est grand.

En vérité ici on ne sait plus où on est, on est juste là, il faut faire avec, et je crois qu’en ce qui me concerne ca me fait du bien, c’est pas forcément agréable sur le papier, mais étrangement ca me fait du bien, je travaille beaucoup, vive le travail.

A bientôt.

Gilles, Chezeau, étudie

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NI HAO
你好

Bonjour, voici quelques nouvelles de ma part. L’acclimatation est faite.
Je me disais bien que j’allais pas dans un petit bourg pour cette mobilité, mais là je dois admettre que je ne pensais pas que cette ville ne me ferais autant d’effet…

De base j’étais eu peu comme un hobbit qui n’avait jamais quitté sa Conté. J’avais la peur au ventre les premières semaines, peur engendrée par le sentiment d’être perdu, et en danger. Je voulais connaitre ce sentiment là, c’est formateur. Notamment car la plupart des Shanghaiens ne parlent pas anglais, j’essayais désespérément de me faire comprendre avec des petites formules à l’accent discutable et des gestes approximatifs, cela a créé des malentendus gênants mais très drôles. Ça m’a motivé pour apprendre le chinois, j’ai pris des cours et maintenant je me débrouille.

De toute façon cette ville fait peur. Les rues ont la largeurs des autoroutes et les autoroutes ont la largeur du Yang Tsé. Nos yeux sont fatigués car ça fourmille de détails partout, surtout la nuit lorsque tout est illuminés. Tout est immense, démesuré; que ce soit les buildings de Pudong, les centres commerciaux, les tours résidentielles, les foules, les routes, les ponts…etc.

C’est très paradoxal car la beauté est partout, comme la laideur. La métropole est souvent couverte d’un voile grisâtre. Parfois la brume (ou la pollution au choix) est si épaisses que les choses deviennent floues à 100 mètres. La ville dégage des ambiances de films de science-fiction. Le paysage des banlieues m’étonne. Il est découpé par des blocs de tours massives et austères, de larges terrains vagues qui servent de déchetterie, puis de luxueux quartiers résidentiels. Certaines tours sont déjà en ruine, d’autres encore inachevées. J’ai rarement contemplé de lieux aussi piteux et désolés, à la fois pittoresque et hideux… C’est déprimant, mais ça engendre un spleen plutôt agréable.

Pour ce qui est de l’école ça se passe assez bien. Le rapport avec Paul est très cordial. On a un rendez vous par semaine ou nous nous réunissons autour d’une table ronde et discutons de nos explorations. Nous devons lire un texte par semaine autour de sujets d’économie. Nous échangons des réactions et des petites réfléxions sur la valeur (marchande ou non) d’une oeuvre d’art, ainsi que sur les structures des mondes de l’art et leur intégration dans le capitalisme libéral. C’est très plaisant de s’intéresser enfin à tout ça pendant notre cursus. Paul peut toujours nous voir lors de rendez-vous individuels.
Souvent on reçoit un message de ce dernier sur wechat, nous convoquant à des vernissages. Là c’est la roulette russe, je suis assez rarement convaincu par les galeries d’ici. Le partenariat avec les entreprises multinationales est affiché et revendiqué. Certaines expos ont carrément lieu dans des centres commerciaux et c’est un peu bling bling.

La deuxième semaine, nous avons visité le SIVA (Shanghai Institute of Visual Arts). Cet immense campus, démesuré pour nous, petit pour les chinois. On est accueilli par les gérant de l’établissement. On a même eu droit au discours de la déléguée du parti. La pédagogie à l’air infiniment plus stricte, plutôt dirigée vers l’intégration professionnelle. Il y a toute sorte de cours voire même des cours qui peuvent nous paraitre farfelus et inappropriées pour une école d’art; des cours de photos de mariage, des cours pour devenir présentateur télé, il y a même des cours de golfs, histoire d’apprendre à se familiariser avec le gratin !

Shanghai est beaucoup trop inspirante, j’ai du mal à créer. Pour l’instant je remplis mes carnets de dessins d’observation, c’est amusant car les passants s’agglutinent souvent derrière moi, intrigués par ce que je fais. Je suis amené à dessiner des choses que j’ai du mal à saisir. Il y a sur mes dessins des petits bugs graphiques dus à une incompréhension visuelle de mon sujet. Les lignes de l’architecture traditionnelles sont assez inabordables par exemple. C’est un excellent exercice pour revenir aux sources du dessin. Je suis allé au musée de Shanghai dessiner les œuvres d’art traditionnelles, Il y a de somptueux meubles des dynasties Ming et Qing, ainsi que de superbes peintures de Zhu Da, ça fais bizarre de voir les peintures de Shi Tao en vrai ! Hélas ce n’est plus la saison des dessins en extérieur, j’attaque un bande dessinée prochainement.

Bon je n’ai plus qu’à vous dire à bientôt pour d’autres nouvelles.
Cordialement

Noé Vuillermet

PS; J’envoie quelques dessins prochainement.

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Salut ! Je vais pas écrire un gros pavé pour ceux qui ont la flemme de lire des romans sur un écran (comme moi :)) C’est Laurent au fait. Bah suis à Charleroi, et c’est cool! Très professionalisant, et pour la plus laide ville d’Europe c’est super beau y’a des grafs de fou partout, et le marsupilami qui fait caca.

Enjoy ! :grinning:

Bonjour,

Désolé pour ce post un peu tardif, mais j’ai rencontrer quelque difficulté ces derniers temps du au climat polaire.

La vie à Montréal c’est plutôt cool, je suis en coloc avec Eve et Jeremy. Dans un appart où la déco rappel celle d’un chalet de trappeur. Notre appart fait partit d’une espèce de grande colocation de Québécois très chaleureux. Elle tient sur un immeuble de trois étages, dans le Sud Ouest de Montréal.

Les premiers jours on a surtout perfectionné notre art de la pétanque. Il y a un mois l’entraineur de l’équipe officielle de la Pointe St Charles (le quartier dans lequel on habite) a repéré notre terrain de jeu et nous a invités à un tournoi de présélection pour la ligue canadienne. C’était super impressionnant on remplissait presque un dixième d’un terrain de baseball. La foule était en délire, les spectateurs envoyaient leur sous-vêtement (tout genre et âge confondu) sur les joueurs, un des arbitres a failli perdre la boule à cause de tous ces arrêts de jeu.

L’université c’est pas mal, pas aussi intense que la pétanque, mais quand même.
Du coup je suis en ce moment un cours théorique, deux cours de vidéos et un sur l’histoire du cinéma. Le cours sur l’histoire du cinéma est vraiment super vu qu’il se passe dans une des salles de projection de l’ancienne cinémathèque de Montréal ce qui est plutôt confortable je dois dire.
Dans mes cours de vidéo j’ai eu l’occasion de produire une vidéo sur 10 écrans qui va peut être si elle est sélectionnée par un jury être diffusé dans l’espace public de Montréal, de même qu’un autre projet que l’on réalise en groupe avec Eve qui serait diffusé sur un mur d’écran assez impressionnant (de 35 écrans) si l’on gagne aussi un concours.
Sinon à côté de ce court j’ai peu réalisé deux autres films un de fiction pour un cours et l’autre en dehors de l’UQAM.

Voici quelques images issues de la table de montage :

En plus des cours je suis aussi en stage à Hexagram, en tant qu’assistant auprès de Mario Côté qui est vidéaste et peintre et plus d’être enseignent à l’UQAM. Ce qui est très intéressant dans ce stage c’est qu’il n’a pas voulu que je travaille pour lui, mais pour moi. Il m’a donc proposé de créer un quelque chose et de pouvoir une fois fini le présenter lors d’une petite exposition. Le stage s’est très rapidement organisé de discussion horizontale (sans mauvais jeu de mots) lorsque l’on se retrouvait.

Ce qui a été une opportunité de me familiariser avec de nouveaux aspects de la production et de prendre du recul par rapport à tout ce que j’avais produit avant le stage. J’ai peu me concentrer sur le langage que j’avais envie de me construire dans ma pratique et de me recentrer sur les enjeux que soulevait les images que je prenais jusqu’à maintenant avec ma caméra.

Par souci de transportabilité ou par manque d’originalité, j’ai choisi de faire un film. Que je vais pouvoir présenter lors d’une séance, d’ici la fin de la semaine normalement.

Ami(e)s, bonsoir.

  • Il fait pas chaud à Bruxelles
  • Mais les gens sont gentils alors ça réchauffe.
  • L’école ou je suis, La Cambre, est plutôt chouette dans l’ensemble.

C’est un vieux bâtiment, rattaché à l’abbaye du même nom juste à côté. Juste à côté: un beau parc et un étang.
Ça c’était en septembre.
Je suis dans la section Image Imprimée qui s’étend sur 3 ateliers principaux : Gravure- Litho- Sérigraphie ( voici un aperçu de celui de sérigraphie) C’est ici que je passe la plupart de mon temps. Y’a du matos en quantité mais pas en forcément en qualité. Ici ils n’ont pas de technicien (comme notre bien aimée Fanny) qui fait en sorte que les élèves ne saccage pas tout et donc tout est vraiment destroy. Ils ont une salle d’insolation vraiment original avec plein de scotch. Du jamais vu.

Bon…Ça n’empêche pas d’en faire après tout.

Il ne faut pas trop espérer croiser les profs qui se comptent sur les doigts d’une main et ne viennent que 1 ou 2 jours par semaine. Hormis le professeur responsable de la section qui est vraiment intéressant, je n’ai quasiment pas vu les autres. J’ai néanmoins passé pas mal de temps dans chaque atelier et ai combiné le tout (Séri-Litho-Gravure métal )

Aussi, chaque élève de n’importe quelle section doit choisir un cours supplémentaire, un “module transdisciplinaire”
comme ils aiment l’appeler ici, qui n’est pas directement relié au domaine propre à la section. Avec mon coloc et ami des Arts Déco de Paris
on à choisi le module " Making My Machine" qui consiste à nous apprendre les bases du codes, de la mécanique et de l’informatique

Et tout ça avec des matériaux de récup dans le genre ordi cassé. l’ère DIY bientôt chez vous !!

Voilà, sinon évidemment je bois toutes les bières belges que je peux avec mes nouveaux amis de l’école ( qui compte 70% de Français d’ailleurs) je travaille aussi de temps en temps dans un espace événementiel où j’ai rencontré du beau monde en plus. Et puis il y a des travaux à côté de chez nous c’est très bruyant mais assez captivant niveau couleurs et machines… Il faut le prendre à la cool.
Des photos en rab d’accrochages d’étudiants
et des bisous.
Bientôt de retour à Angoulême.

Quentin Dufour

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Hello, c’est Guillaume (d’Angougoulême), étant d’un naturel râleur, voici trois pages word de ronchonnement.

Si je n’ai pas écris plus tôt, c’est pour au moins deux raisons. La première c’est l’impression de n’avoir rien à dire (et ouais Montréal, c’est pas non plus le grand dépaysement) et la seconde, c’est que le retour aux études universitaires, a dans un premier temps été déprimant, pour devenir simplement chiant, avant d’être (au bout de trois mois) supportable (heureusement parsemé de quelques moments de grâce : je crois avoir à peu près compris la Métaphysique des Mœurs). D’ailleurs, à la façon d’un devoir sur la question des intermédiaires dans l’histoire chrétienne, voici mon plan en trois parties.
Dans un premier temps je parlerais de mes impressions pendant mon semestre d’étude à l’université de Concordia où je me suis retrouvé, suite à quelques désagréments administratifs, à étudier l’éthique, l’histoire de la Chrétienté et celle de l’Hindouisme (j’ai lâché la logique déductive après le premier cours).
Dans un second temps, je m’intéresserais à la ville de Montréal qui, si elle n’est probablement pas une ville aussi contrastée que Shangaï, présente comme beaucoup de villes occidentales, avec ses spécificités, de nombreux paradoxes.
Enfin, je ferais un bref résumé des différents musées/galeries/centres d’art que j’ai eu l’occasion de visiter.

Concordia donc. Si j’ai choisi cette université, c’était, d’une part pour améliorer mon anglais et d’autre part, pour observer l’enseignement artistique dans une école à la frontière des idéologies européenne et nord américaine.
En ce qui concerne l’apprentissage de l’Anglais, je ne peux que déconseiller à ceux que ça intéresserait le choix que j’ai fais. Au Québec, presque tout le monde parle français, donc on le parle 90% du temps. Il n’y a donc qu’à l’université que j’ai eu l’occasion de pratiquer, et cette pratique est essentiellement celle de la compréhension orale et écrite : difficile de briser la glace avec votre voisin de tablée dans un amphithéâtre (essayer de chuchoter en anglais quand vous avez mon niveau) ou de vous intégrer dans une faculté de 46 000 étudiants quand vous en chier pour simplement demander votre chemin. Mais, pour être tout à fait honnête, je pense être aussi responsable, rapidement replié sur moi même, je n’ai pas cherché à participer à la moindre activité en rapport avec l’université (pourtant il y avait une asso’ de râleurs (rares) qui cherchait à désengager Concordia de ses financements dans les industries pétrolières).
Coté pratique artistique et enseignement, comme je l’ai précisé, l’université m’a refusée l’accès aux cours que je désirais, aussi, difficile d’émettre un jugement de ce coté. En revanche, je dois admettre que les cours choisis après coup m’ont (exemption fait du système tout à fait rigide devoir/notation) été plutôt agréable. Pour des cours « de bases », dispensés en quatre mois, il faut bien avouer que le programme est velu :
Pour l’histoire des religions, (Chrétienté et Hindouisme donc), un bon gros résumé historique et théologique de ces « deux » religions que l’on voit très rapidement, mais surtout complètement.
En philosophie, (Éthique), c’est encore pire, puisque que l’on va d’Aristote à Philipa Foot en passant par Kant (de la difficulté à suivre un cour de philo’, même élémentaire, en anglais, j’en rigole encore). Heureusement, on trouve les traductions françaises pour les classiques, mais pour les articles universitaires, multipliez le temps de travail par trois.
A propos de temps de travail, je pensais avoir fait une bonne affaire en tassant mes cours sur deux jours, que nenni, les journées sont longues et ne représentent que 25% du temps de travail total, le reste étant partagé entre les lectures, les devoirs ( j’adore ) et les révisions (c’est ce que je préfère). M’enfin, au bout du compte, j’ai emmagasiné du savoir (l’être par le savoir hein), plus ou moins en adéquation avec mon travail plastique, donc, c’est pas une perte sèche. Mon plus gros regret restant quand même 4 mois sans peinture ni scie circulaire.

Montréal, Montréal, Montréal. On est loin de l’utopie que j’ai pu me figurer et dont les échos emballés traversent l’atlantique. Véritable mélange d’amour et de haine en ce qui me concerne, et on va commencer par ce qui m’a agacé pour terminer sur une note positive.
Rapidement : c’est une grande ville occidentale comme il en existe plein. Avec son centre ville de tours de verre (dont de nombreuses sont en construction, comme quoi, il y a croissance haha), anxiogène au possible, peuplé de costards qui marchent au pas, café Tim Hortons™ à la main. Sa proche banlieue qui se gentrifie largement, les prolos faisant place aux bobos, (dans une atmosphère de stagnation intellectuelle et d’absence de volonté révolutionnaire où l’on se tape sur l’épaule en se félicitant de la dernière expo’ à thématique sociale tout en appelant un uber). Et bien sûr comme dans chaque grande ville un nombre ahurissant de laissé-pour-comptes, dont on a du mal à deviner l’avenir quand la météo annonce des températures inférieures à -20°C. Le pire étant la sensation de participer de tout ça, et de baisser les bras face une actualité qui enchanterait le moi nihiliste de 16 ans. Plus sérieusement, cette actualité (mondiale s’entend) a réussi pour la première fois à m’effrayer dans ma vie d’homme blanc hétéro occidental et bourgeois.
Heureusement, Montréal reste une belle ville, déjà, un enchantement à chaque saison, fin de l’été, automne, et hiver. Les lumières sont superbes et les couleurs fantastiques. Ensuite, il faut bien admettre qu’il y fait bon vivre, la scène culturelle est extrêmement active, on trouve facilement des produits frais (même s’il faut bien deux mois pour changer ses habitudes alimentaires, je tuerai pour un morceau de conté 18 mois), et c’est particulièrement agréable de simplement marcher tout droit, la ville étant très étalée, prévoir de bonnes chaussures. Mon coin préféré restera sûrement le Silo 5, au vieux port, monument de la friche industrielle. Enfin, et probablement le point le plus positif de cette ville, les gens sont cool. Mais pas juste cool, cette ville est détendue sur toutes les questions qui fâchent sérieusement la France. Pas un regard de travers en 4 mois, presque pas d’incivilités, ethnies et religions respectées même quand montrées ostensiblement (voiles, turbans, croix, tout le monde s’en fout), et Lola pourra témoigner d’un harcèlement de rue moins récurent. Si ce dernier points ne me concerne évidement pas directement, il participe néanmoins à l’ambiance de la ville qui elle est tout à fait sensible.

Pour finir, un petit récap’ avec Lola, des centres d’art/ musées/ galeries que nous avons visité. Je ne prétends ici à aucune forme d’objectivité ou de critique construite.

-Le Belgo est un grand centre d’art en plein centre ville, dans lequel de nombreuses galeries ont élu domicile. (Outre les galeries, c’est un vrai lieu de vie où l’on croise aussi bien des ateliers d’artistes (peintres, au hasard) que des studios de danse).
Nous nous y sommes rendus une première fois, pour la galerie B-312, qui présentait Mathieu Latulippe et Amélie Laurence Fortin. Si j’ai quasiment effacé de ma mémoire le travail du premier, celui de la seconde, « cent vingt-cinq heures », se composait d’un polyèdre noir de la forme d’un mont, suspendu, duquel s’écoule des billes de verres, normalement pendant une durée, de 125 heures.
La seconde fois, c’était à l’occasion d’une « soirée Belgo », sorte de vernissage collectif où un grande partie des galeries du centre sont ouvertes, l’occasion de voir beaucoup (trop) de choses. On retiendra surtout une discussion avec un des artistes (Max Wright), qui loue un atelier dans le bâtiment et qui nous a parlé un peu de sa démarche (autrement plus intéressant qu’un cartel).

-Regroupement Pieds Carrés, dans le Mile-end, où l’on retrouve pas mal de Centres d’Artistes autogérés.
Chez Diagonale était présenté le collectif We Make Carpets, qui, use de matériaux produits en quantité industrielle (élastiques colorés, trombones etc…), pour fabriquer comme leur nom l’indique, tapis et tapisserie. Sans prétentions, les pièces en jettent visuellement, l’entrelac d’élastiques cloués aux murs était vraiment chouette.
Le centre d’art et de diffusion CLARK, on l’on pourvait circuler autour de deux grands polyedres, plongés dans la pénombre de Jen Aitken, ainsi que «Of all the waters bodies, I only know my own », serie de photos par Michelle Lacombe

-La Fondation pour l’art Contemporain DHC/ART, présentait Wim Delvoye. De tout les artistes de l’école de la finance et du cynisme, il reste celui qui arrive encore à me faire marrer, et dont certaines pièces sont définitivement élégantes. Pour le reste vivement que leur règne prenne fin.

-Nous avons visité le Musée d’Art Contemporain à l’occasion de la Biennale de Montréal « Le grand balcon ». Comme d’habitude, trop de choses à voir, avec des cartels volontairement incompréhensibles, où rien ne surnage véritablement faute à l’absence de cohérence scénographique (tout s’enchaîne puis c’est tout). Temple du « t’es trop con pour comprendre », mais on savait à quoi s’attendre. Après avoir fait le tour des trouzmilles artistes en une heure, on s’est quand même arrêtés une bonne demi-heure devant un reportage/film documentaire vraiment bien filmé d’Éric Baudelaire : « Prélude à AKA Jihadi », (une réflexion sur le djihadisme à partir du cas d’un jeune Français parti combattre en Syrie en 2012 et condamné, en janvier dernier, à neuf ans d’emprisonnement.)

-Nous sommes allés à « la Fonderie Darling», centre d’arts visuels, à l’occasion d’une discussion avec les artistes Stéphanie Lagarde, Claudia Passeri et Sashikant Thavudoz, en résidence internationale. L’ambiance était décontractée (bière gratuite) et intimiste (nous étions 15, artistes inclus). Les trois artistes ont fait une petite rétrospective de leurs travaux actuels et en cours. Les deux premières, l’une française et l’autre originaire du Liechtenstein, nous ont prouvé que la sur-intellectualisation des pratiques artistiques ne mène à rien, avec des présentations reposant essentiellement sur des mots clefs vides de sens (« protéiforme », « historicité » et « surface pelliculé » jusqu’à plus soif). Heureusement, le dernier, venu d’Inde, avait une démarche beaucoup plus sensible et formelle et son boulot typé land-art était vraiment intéressant, avec entre autre une intervention dans une carrière de marbre en Inde (rien que les photos de l’endroit étaient dingues).

-Musée national des beaux-arts du Québec (à Québec) : Deux parties, une moderne et une contemporaine. La section moderne était particulièrement intéressante, autour de quatre monographies d’artistes (Fernand Leduc, Jean-Paul Riopelle, Jean Paul Lemieux, Alfred Pellan), l’occasion de constater que les modernes Québécois n’ont pas échappés aux mouvements continentaux : cubisme, surréalisme, action painting, abstraction géométrique, tout y passe. Mention spéciale à Fernand Leduc, qui non content d’avoir la même bouille que Gottfried Honneger, a eu une période monochromique avec au milieu de laquelle un blanc sur blanc.
Coté Contemporain, comme d’habitude c’est la foire-fouille, tout se mélange, mais quand même quelques belle pièces, notamment deux grands disques dans des teintes grises/brunes de Claude Toussignant.

-Sur une proposition de Michelle Héon en septembre, nous nous sommes rendus à Articule, centre d’art dans le Mile-End, afin d’assister à une rencontre/discussion avec l’artiste Karen Tam. D’origine Chinoise, elle jouait sur la reproduction de « chinoiseries » (se sont ses mots), avec des matériaux de tout les jours, façon de questionner notre rapport à l’orient et à l’intégration de ses population dans des villes cosmopolite type Montréal.

-La « Central Galerie Powerhouse » présentait FAMILY de JJ Levine, avec des photos grand format chirurgicales et des archives familiales en super 8. Très bonne surprise, probablement l’exposition qui m’a fait le plus mouliné après coup avec ses problématiques Queer et notamment la question de l’enfantement dans une cellule familiale non-traditionnelle.

-Dans le cadre d’HTMlles Festival (festival féministe d’arts médiatiques + de culture numérique), nous sommes allés au vernissage de l’exposition« CTRL + [JE] : INTIMITÉ, EXTIMITÉ ET CONTRÔLE À L’ÈRE DE LA SUREXPOSITION DU SOI » au Studio XX (dont une partie était aussi présentée à Oboro). Peu de chose à en dire, si ce n’est que les deux performances présentées, qui montrait beaucoup de travail préparatoire, manquait un peu de puissance en fin de compte.

-Enfin, deux visites au Centre Canadien d’Architecture ont érigé celui ci en meilleur musée de ces quatre mois.
La première fois, pas d’exposition principale, mais une petite exposition temporaire « 17 volcans : oeuvres de Franz Wilhelm Junghuhn, Armin Linke et Bas Princen » qui suit les traces (déssinées) d’un explorateur germano-néerlandais Franz Wilhelm Junghuhn pendant ses expéditions à Java au milieu du XIXe siècle, additionné de photos des même lieux pris récemment en très grand format.
La seconde fois, une très grande et très dense exposition « Le temps presse, une contre histoire environnementale du canada moderne » autour des questions environnementales canadiennes et surtout des multiples désastres écologique du dernier siècle. Mise en espace millimétrée et sujet passionnant, photos, extraits de reportage ou de journaux télévisés, statistiques illustrées et cartographies. L’occasion de se rappeler qu’on est vraiment en train de se mettre dans la merde de façon presque ludique.

Voila voilà. Maintenant, c’est direction Boston – Washington – New-York, pour un mois, avec comme objectif de faire un maximum de musés de la cote est des état-unis.

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Chers vous // Grèce // Athènes // Romane Echelard.

École
// Gravure //

De grands bâtiments à l’allure déchirée et graffée de bas en haut et de long en large. De grands ateliers remplis d’un beau bordel. Ca à l’air d’une ancienne usine réhabilitée en école d’art. A l’atelier gravure, des très belles machines, des imprimantes offset mécaniques, des massicots gigantesques, mais tout est inutilisé faute de moyens. Les étudiants ont le matériel pour apprendre une technique pendant un semestre. Les autres techniques, on peut les faire si on est autonome et qu’on a le matériel additionnel nécessaire, autant dire que presque personne n’en fait.

Les trois chefs de la zone impression ont au début joué au ping pong avec nous, se renvoyant la balle, nous n’ayant pas plus d’informations si l’on avait le droit de rester sur leur territoire. On a vite compris qu 'il fallait juste s’imposer à un endroit, y travailler, et ils finiraient bien par nous tolérer.
Certains ont changé de cours ayant trouvé des professeurs plus accueillants ailleurs. Je dois aller au cours de gravure du matin, ou le professeur ne se soucie pas du tout de nous bien que les grecs nous ont dit tout le bien de lui. Nous ne verrons jamais la couleur du dit meilleur professeur de toute leur vie.

Apprentissage technique en impression, le sens n’est pas abordé ou discuté. Ce sont les étudiants qui t’apprennent les techniques les trois quarts du temps, le professeur n’étant que très peu présent. C’est un « petit » atelier pour l’école où tout le monde se connaît et s’aide c’est agréable.

// Céramique //

Céramique l’après midi. Bien que le professeur ne parle pas anglais, c’est beaucoup plus simple et sain. Nous avons de la terre, on travaille, si on a besoin le professeur est là tout le long du cours. Comme on ne se comprend pas, des étudiants nous traduisent.

Pour ce cours, mais aussi pour toute la Grèce en général : PATIENCE.

J’ai attendu longtemps avant d’avoir cuit quoique ce soit, et longtemps avant que le professeur ne nous apprenne enfin à émailler. Maintenant j’espère pourvoir cuire mon émail avant mon départ, et espère que le résultat sera bien, car je en pense pas que j’aurais le temps de faire d’autres productions, qui devraient sécher, cuire, refroidir, être émaillées, et recuites.

Ma seule et réelle grande tristesse, est que je n’ai pas pu prendre de cours de grec, faute de budget non donné pour. J’étais très enthousiaste pour ça, je voulais beaucoup apprendre avec une classe physique (donc pas la plate-forme internet où j’ai pris anglais), mais je n’ai pas pu, je me contente donc de savoir juste les politesses et choses courantes.

Je vous en dirais plus sur la Grèce et sur mon ressenti quand j’en saurais plus moi même.

Mon rapport de stage à la Biwako Biennale au Japon est disponible ici si ça vous intéresse!

Biwako Mixtape

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